Présidentielle 2026 au Bénin : Kémi Séba veut transformer le militantisme en pouvoir

Dans une vidéo de neuf minutes et quelques secondes publiée ce dimanche 5 janvier 2025 sur son compte X, Kémi Séba, activiste panafricaniste connu pour son combat contre le néocolonialisme, a créé la surprise en annonçant officiellement sa candidature à la présidence du Bénin pour les élections de 2026.

Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, est depuis des années une voix centrale du panafricanisme. Défenseur acharné de la souveraineté africaine, il s’est fait connaître à travers des discours enflammés, des manifestations contre le franc CFA et des prises de position fermes contre l’ingérence étrangère en Afrique. Cependant, son militantisme a souvent suscité la controverse, oscillant entre admiration et critique.

En annonçant sa candidature à la présidence du Bénin, Séba franchit un cap décisif. Il ne se contente plus de dénoncer un système qu’il qualifie de néocolonialiste, mais aspire désormais à le réformer de l’intérieur.

Dans sa déclaration, l’activiste devenu candidat a dressé un bilan sévère de la gestion actuelle du pouvoir au Bénin. Il critique une dépendance économique persistante envers les anciennes puissances coloniales, ainsi qu’un manque de vision pour une véritable émancipation culturelle et économique.

BÉNIN 2026 🇧🇯 : KEMI SEBA S’EXPRIME pic.twitter.com/OvwSjP1IMY

— Kemi Seba Officiel (@KemiSeba1) January 5, 2025

Malgré son influence auprès de certains jeunes et militants panafricanistes, Kémi Séba fait face à de nombreux défis. Sa candidature pourrait être perçue comme provocatrice dans un paysage politique béninois dominé par des figures établies. De plus, son discours radical et son style parfois jugé populiste pourraient susciter des réticences chez une partie de l’électorat.

Par ailleurs, transformer un discours militant en projet de gouvernance concret nécessitera de convaincre au-delà de ses partisans traditionnels. Il devra proposer des solutions viables pour des enjeux cruciaux tels que l’éducation, la santé, les infrastructures et la sécurité, domaines où le Bénin a encore des progrès à faire.

L’entrée de Kémi Séba dans la course présidentielle ajoute une dimension inédite à l’échiquier politique béninois. Sa candidature interpelle, divise, mais suscite aussi des espoirs, notamment chez ceux qui voient en lui une chance de rupture avec les pratiques politiques conventionnelles.

Pour beaucoup, sa décision de briguer la présidence représente une tentative audacieuse de passer des slogans aux solutions, des discours aux actions. Reste à savoir si l’électorat béninois est prêt à lui offrir l’opportunité de transformer son militantisme en pouvoir effectif.