Le FAES renforce son soutien aux déplacés internes, mais la sécurité reste le nœud du problème

Les responsables du Fonds d’Assistance Économique et Sociale (FAES) ont présenté un bilan de leurs interventions menées depuis la fin du mois de mars en faveur des personnes déplacées internes (PDI), conséquence directe de la crise sécuritaire qui frappe durement le pays.

Lors d’une déclaration publique, le directeur général de l’institution, M. Serge Gabriel Colin, a détaillé les actions entreprises sur le terrain. Dans les camps installés à Bourdon et à Delmas, le FAES a distribué 17 908 kits alimentaires ainsi que 17 908 kits d’hygiène. En coordination avec la Direction nationale de l’Eau potable et de l’Assainissement (DINEPA), 8 784 gallons d’eau ont également été livrés afin de répondre aux besoins les plus urgents de populations vivant souvent dans des conditions de grande précarité.

Par ailleurs, depuis le 14 juin, le FAES a lancé l’ouverture de restaurants communautaires dans trois sites d’accueil, dont l’École nationale République de Colombie. L’objectif, selon M. Colin, est d’offrir un minimum de stabilité alimentaire aux plus vulnérables.

Si ces efforts sont salués pour leur portée humanitaire, ils soulèvent toutefois une interrogation de fond : ces mesures d’urgence, aussi indispensables soient-elles, ne risquent-elles pas de masquer l’incapacité chronique de l’État à s’attaquer aux causes profondes de la crise humanitaire ?

Peut-on espérer une amélioration durable des conditions de vie des déplacés internes sans une réponse ferme, cohérente et soutenue face à l’insécurité généralisée ? Tant que la violence armée ne sera pas combattue de manière structurelle, les déplacements forcés continueront d’alimenter un cycle de vulnérabilité et de dépendance humanitaire difficile à enrayer.

Ces questions méritent d’être posées, à l’heure où les camps d’hébergement se multiplient à travers le pays, et alors que les perspectives de retour à la normale s’éloignent pour des milliers de familles qui n’aspirent qu’à vivre en paix et dans la dignité.

FHM