Le Real Madrid toujours en quête d’un nouveau maestro après Kroos et Modrić

Le Real Madrid fait face à un défi générationnel : comment tourner la page des magiciens Luka Modrić et Toni Kroos sans perdre son âme au milieu du terrain ? Malgré un effectif riche en talents, la Maison-Blanche peine encore à retrouver la maîtrise et l’équilibre qui ont longtemps fait sa force.

Image via Canal Plus

Un an après le départ de Luka Modrić et deux ans après celui de Toni Kroos, le Real Madrid traverse une phase d’adaptation délicate. Si les résultats restent globalement positifs, le contenu du jeu révèle un manque flagrant de maîtrise et de cohérence dans l’entrejeu.

Sur le papier, Xabi Alonso dispose d’un milieu impressionnant : Valverde, Bellingham, Tchouaméni, Camavinga. Des noms qui respirent la puissance, la projection, la verticalité. Mais dans un football moderne toujours plus rapide, une question s’impose : qui, au Real, sait encore ralentir le jeu ? Qui peut poser le tempo, temporiser, orchestrer le jeu comme le faisaient Modrić et Kroos ?

Les milieux du Real se ressemblent trop, et leur profil manque de complémentarité. Valverde et Bellingham sont deux box-to-box généreux dans l’effort, capables d’être présents des deux côtés du terrain, mais pas de véritables créateurs. Tchouaméni et Camavinga, eux, excellent dans la récupération et la projection, mais ne possèdent pas la fibre d’un meneur de jeu à la Busquets.

Le problème dépasse d’ailleurs le Real Madrid, le football mondial s’est appauvri en profils régulateurs, ces milieux capables de dicter le tempo, de contrôler le jeu et de faire respirer une équipe. Les rares qui existent — Enzo Fernández, Vitinha, Mac Allister, Rice — sont déjà au cœur de projets solides dans des clubs qui visent les sommets. Il semble donc difficile d’imaginer le Real les déloger, tant ils sont devenus essentiels à leurs équipes respectives.

Alonso a pourtant tenté des ajustements. Après l’intégration de Bellingham, il a choisi de positionner l’Anglais en numéro 10 et de faire reculer Arda Güler pour organiser le jeu. Mais l’essai n’a pas été concluant. Güler est un artiste, un numéro 10 à l’ancienne, brillant entre les lignes, inspiré dans la passe et le dribble, mais il lui manque l’intensité, le volume de jeu et la vision panoramique nécessaires pour orchestrer depuis plus bas.

Alors qu’Alonso cherche encore la formule magique, le Real Madrid se retrouve à la croisée des chemins. Faut-il persister dans la voie de la puissance physique au milieu, ou reconstruire un entrejeu plus cérébral et stratégique ?

Une chose est sûre, sans un nouveau maître à jouer, le Real risque de continuer à briller davantage par ses individualités que par cette maîtrise collective qui a longtemps fait sa légende.

FHM

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