Bwa Kayiman, quand les enfants crachent sur leurs Pères

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Aujourd’hui 14 août rappelle le 232ème anniversaire de la cérémonie de Bwa Kayiman, la cérémonie fondatrice de cette nation qui est aujourd’hui nôtre. Moment de fraternité, de convivialité, de dialogue, de communion entre le visible et l’invisible, Bwa Kayiman est cette cérémonie au cours de laquelle, uni.e.s autour de Cécile Fatiman et de Boukman, nos ancêtres avaient fait leur choix : vivre libre ou mourir.

232 ans plus tard, les ennemis d’hier sont revenus imposer à nouveau leur loi sur cette terre où leur voix ne devait plus jamais s’élever. Une honte et un tourment pour l’âme de nos valeureux aïeux. Trahi.e.s par des héritiers indignes d’un tel patrimoine, les protagonistes de la cérémonie de Bwa Kayiman avaient pourtant montré la voie devant permettre à préserver cette liberté si chèrement acquise. Mais nous n’en avons que faire. Pour preuve, penchons nous sur deux cas de mépris de la parole des anciens.

Le Dieu de Boukman 

Au risque de déplaire à certains et toute volonté d’indexer un groupe de la société ou de partir en croisade mise à part, la religion est l’une des causes du malheur de ce pays. Entre ses temples qui pullulent pour amasser le plus d’argent possible au détriment des pauvres citoyens et citoyennes et son message anti-civisme véhiculé, la religion de l’oppresseur ne devrait toutefois pas être blâmée. Elle a fait ce pour quoi elle était destinée : endormir pour permettre aux colons de piller.

Nous sommes seuls responsables des dégâts causés par ces bon bergers. Nous avons craché sur les prescrits des Pères. Boukman avait pourtant été clair. Dès l’ouverture de la cérémonie, il pria. Et dans sa prière, il avait fait des exhortations. Nous étions censés rejetés le Dieu des blancs qui n’est naturellement qu’un sanguinaire comme ses fils. Il ne veut que notre malheur et notre perte. Mais, qu’avons-nous fait?

Nous avons embrassé le Dieu du blanc qui nous a été apporté dans de jolis emballages : l’éducation pour les catholiques (concordat de Damien, 1860) et la simple volonté de partager la bonne nouvelle (pour les autres). Résultat : déboisement, appauvrissement, tissu social déchiré, pas de sentiment patriotique (tout le monde est citoyen céleste), oisiveté, perte d’identité, containers d’armes et de munitions etc… Nous avons rouvert à notre dépens ce que nos Pères avaient fermé pour notre bien-être. Le lecteur comprendra que ce texte ne se propose pas de stigmatiser quiconque mais de souligner les grandes lignes de la cérémonie de Bwa Kayiman et leur rejet par nous autres héritiers.

L’exemple

Dans la cérémonie de Bwa Kayiman, L’Haïtien devrait être à même d’y voir la solution aux problèmes qui se présenteraient. Elle charrie toutes les composantes pour sortir le pays du bourbier où la cupidité, la bassesse, le soushommisme et la mesquinerie l’ont plongé. Mais, nous n’en faisons qu’à nous-mêmes et refusons encore de revenir aux fondements et à l’exemple qui nous a été laissé.

Premièrement, nous devrions revenir aux racines comme prescrit par Boukman. Nous devons revenir à Notre Dieu. Nous avons fait à notre guise, et malheureusement nous sommes en plein dans la merde. Quand on se perd en chemin, sagesse veut que l’on revienne sur ses pas jusqu’au point de départ.

Deuxièmement, nous devrions enlever le blanc et ses dictats de l’équation, prendre conscience que l’heure est grave et entamer un dialogue franc. Certains diraient que les intérêts en question sont bien trop importants  pour qu’un vrai dialogue puisse avoir lieu, mais n’oublions pas que la bataille de l’Indépendance a été principalement menée par les esclaves des champs et les marrons.  Ceux qui n’avaient rien à perdre et qui n’espéraient aucun privilège. Pas vraiment par des esclaves domestiques.

Pourquoi donc la deuxième cérémonie de Bwa Kayiman s’embourberait-elle dans la protection d’intérêts contraires à ceux du peuple haïtien? Pourquoi aurait-elle lieu dans des hotels luxueux autour de verres et de bons petits plats?

Troisièmement, chacun devrait mettre sa vie sur la table avec la garantie qu’elle ne serait pas donnée en vain. Aujourd’hui, “personne” ne vit mais personne ne veut mourir parce que la mort n’a plus d’essence idéologique. S’il faut mourir sans vivre, autant mourir et vivre. Ne devrait-il pas en être ainsi?

En ce 14 août, nombreux sont celles et ceux qui discourent sur ce moment historique qui malheureusement manque d’être étudié, compris et apprécié à sa juste valeur. Dans Bwa Kayiman, se trouvent les composantes chromosomiques de la nation haïtienne : le vodou d’une part et le Tèt Ansanm d’autre part.

Il est dommage qu’aujourd’hui les Héritiers de Bwa Kayiman en soient parvenus à errer sur Terre sans identité, méprisés et haïs partout. C’est ce qui arrive à l’enfant qui ignore son histoire ou qui a renié ses parents.

Joe Dessources

394 Comments

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