Clásico : Une triomphe catalane dans un océan de décisions arbitrales controversées

Ce dimanche 11 mai 2025, le FC Barcelone s’est imposé 4-3 face au Real Madrid dans un Clásico haletant au Stade Montjuïc, consolidant sa place en tête de la Liga avec sept points d’avance. Ce choc, marqué par un spectacle offensif de haut vol, a toutefois été éclipsé par une série de controverses arbitrales qui continuent de faire couler beaucoup d’encre.

Depuis plusieurs saisons, le Real Madrid a fait de la critique arbitrale une arme stratégique. Real Madrid TV, la chaîne officielle du club, diffuse avant chaque Clásico des montages vidéo pointant les supposées erreurs arbitrales en faveur de Barcelone, mettant une pression énorme sur les officiels. Cette pratique, dénoncée comme une tentative d’influencer les arbitres, a pris une ampleur particulière avant ce Clásico. Quelques jours plus tôt, la chaîne avait diffusé un reportage critiquant Alejandro Hernández Hernández, l’arbitre principal, pour des décisions passées jugées défavorables au Real.

Ce climat de suspicion n’est pas nouveau. Lors de la finale de la Coupe du Roi, le 26 avril 2025, le Real Madrid avait menacé de boycotter le match en raison de la désignation arbitrale, avant de contester quatre penalties potentiels refusés à Barcelone. Cette stratégie a intensifié les tensions, et le match du 11 mai s’est déroulé sous une pression arbitrale palpable, alimentée par les déclarations incendiaires du club merengue.

Les faits de jeu au coeur des controverses

Dès la 3e minute de jeu, un penalty accordé au Real Madrid après une faute sur Kylian Mbappé dans la surface a été validé malgré une position de hors-jeu initiale, le VAR estime que le ballon avait été joué volontairement par un défenseur barcelonais, en l’occurrence Pau Cubarsi.

Dix minutes plus tard, Federico Valverde commet une faute sur Lamine Yamal au milieu de terrain, non sifflée par Hernández Hernández. L’action se poursuit, et le Real conclut par un but. Les barcelonais, furieux, estiment que cette faute, bien que légère, aurait dû stopper le jeu. Si la faute semble discutable, son impact sur l’action offensive alimente les critiques d’un arbitrage laxiste envers le Réal Madrid.

À la 34e minute, Aurélien Tchouaméni fauche Ferran Torres, lancé vers le but, alors qu’il est le dernier défenseur. Les catalans réclament un carton rouge, mais l’arbitre ne sort qu’un jaune. Selon les règles, une faute empêchant une occasion manifeste de but, sans tentative de jouer le ballon, peut justifier une expulsion. Les images montrent que Tchouaméni vise clairement Torres, sans toucher le ballon.

En seconde période, à la 80e minute, une frappe de Ferran Torres est contrée par le bras décollé d’Aurélien Tchouaméni dans la surface. Les Blaugranas hurlent au penalty, mais ni l’arbitre ni le VAR ne bronchent. Selon les directives de l’IFAB, une main décollée bloquant un tir vers le but doit être sanctionnée, surtout si le bras élargit la surface du corps.

L’un des moments les plus discutés du match intervient à la 95e minute, lorsque Fermín López, entré en jeu, inscrit un but somptueux qui aurait scellé une victoire 5-3 pour Barcelone. Après un duel avec Federico Valverde, le VAR, dirigé par Juan Martínez Munuera, signale une possible main de l’Espagnol. L’arbitre principal, Alejandro Hernández Hernández, annule le but après visionnage, jugeant que le ballon a touché la main de López, influençant l’action.

Si la décision divise, le véritable scandale éclate lorsque la Fédération espagnole de football (RFEF) publie l’audio de la communication entre les arbitres, une pratique qui veut promouvoir la transparence. Dans cet enregistrement, une voix, attribuée à un officiel du VAR, prononce « menos mal » – traduit par « Dieu merci » – au moment où la main est identifiée. Cette phrase, absente des sous-titres officiels, choque plus d’un. « Cela trahit une partialité évidente », critique le média Tribuna.

Malgré ces controverses, le FC Barcelone a livré une prestation remarquable, portée par un collectif huilé et des individualités en feu. La victoire 4-3, arrachée dans un match à suspense, renforce la domination des Blaugranas en Liga. Pourtant, l’après-match est dominé par l’amertume. Les supporters, tout en célébrant, regrettent que l’arbitrage ait volé la vedette au spectacle.

Dans cette rivalité où le sportif se mêle au politique, chaque Clásico est un feuilleton à part entière. Le 11 mai 2025 n’a pas dérogé à la règle, et la guerre des nerfs entre Barcelone et Madrid, sur le terrain comme dans les coulisses, est loin d’être terminée.

FHM

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