Conclave en deuil : Le processus de succession après le décès du Pape François

Ce lundi 21 avril 2025, le Vatican a annoncé le décès du pape François, 266e pape de l’Église catholique, marquant la fin d’un pontificat de plus de 12 ans. L’église catholique entre dans la période de la sede vacante (siège vacant), suivie par l’élection d’un nouveau pape. Un processus complexe et codifié se déroulera pour remplacer le pape François, basé sur la tradition millénaire de l’Église et la constitution apostolique Universi Dominici gregis.

© IMAGO / Didier Lebrun

Lorsqu’un pape décède, un processus bien défini, ancré dans la tradition et codifié par le droit canonique, se met en place. Les étapes qui suivent la mort d’un pape sont basées sur les pratiques de l’Église catholique et la constitution apostolique Universi Dominici gregis.

Dès la confirmation du décès par le camerlingue, le cardinal Kevin Farrell, des démarches précises sont entreprise. Traditionnellement, le camerlingue, accompagné d’un médecin, appelle le pape par son nom de baptême trois fois pour confirmer l’absence de réponse. Puis, les symboles du pontificat, comme l’anneau du pêcheur et le sceau papal, sont brisés pour marquer la fin de l’autorité du pape. Le Vatican entre alors en sede vacante, une période où le Saint-Siège est temporairement sans chef.

Pendant cette phase, le camerlingue assume la gestion des affaires courantes du Vatican, mais son rôle se limite à des décisions administratives mineures. Aucune réforme ou nomination majeure ne peut être entreprise. Le décès est annoncé officiellement au monde, et les cloches de la basilique Saint-Pierre sonnent le glas.

Les rites funéraires et le deuil

Les jours suivants sont marqués par des rites funéraires solennels. Le corps du pape François sera mis en bière ce lundi 21 avril 2025 à 2h00 PM (Heure Locale) dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il résidait depuis son élection en 2013. Ce rite, présidé par le cardinal Kevin Farrell, camerlingue de la Sainte Église romaine, marquera la certification officielle du décès et la déposition du corps dans le cercueil.

Par la suite, le corps sera probablement exposé dans la basilique Saint-Pierre, permettant aux fidèles et dignitaires de lui rendre un dernier hommage. Une série de messes, appelée novemdiales (neuf jours de deuil), sera célébrée pour honorer sa mémoire. Selon ses volontés, exprimées de son vivant, le pape François pourrait être inhumé à la basilique Sainte-Marie-Majeure, rompant avec la tradition des grottes vaticanes.

Le conclave : Élire un nouveau pape

Avant l’ouverture du conclave, les cardinaux se réunissent en congrégations générales, des réunions quotidiennes où ils discutent des défis de l’Église et des qualités nécessaires pour le prochain pape. Ces discussions, souvent tenues dans la Salle du Synode, permettent d’identifier les papabili (candidats potentiels), bien que les tractations publiques soient rares en raison de la confidentialité imposée.

Synode des évêques, octobre 2014
Vatican News

Le conclave, point culminant du processus, est prévu entre le 6 et le 11 mai 2025 dans la chapelle Sixtine. Seuls les cardinaux électeurs, âgés de moins de 80 ans au moment du décès (environ 120 à 130 en 2025), participent au vote. Parmi eux, un événement historique marquera ce conclave : la participation, pour la première fois, du cardinal Chibly Langlois (66 ans), premier cardinal haïtien, nommé par le pape François en 2014.

Chibly Langlois / Vatican News

Le conclave est régi par des règles strictes pour garantir son indépendance : les cardinaux prêtent serment de secret, et la chapelle est isolée de toute communication extérieure. Les votes ont lieu deux fois par matin et deux fois par après-midi. Chaque scrutin nécessite une majorité des deux tiers pour élire un pape. Après chaque série de votes, les bulletins sont brûlés dans un poêle, produisant une fumée noire (fumata nera) en cas d’échec, ou une fumée blanche (fumata bianca) lorsqu’un pape est élu. Si aucun consensus n’émerge après plusieurs jours, des pauses de réflexion ou des exhortations peuvent être organisées pour faciliter un accord.

Une fois élu, le cardinal choisi est interrogé par le doyen du Collège des cardinals : « Acceptes-tu ton élection canonique comme Souverain Pontife ? » S’il accepte, il choisit son nom pontifical, marquant le début de son ministère. Le cardinal protodiacre apparaît alors au balcon de la basilique Saint-Pierre pour proclamer Habemus Papam (« Nous avons un pape »), annonçant le nom et le titre du nouveau pontife à la foule rassemblée.

© Gregorio Borgia / KEYSTONE

Après son élection, le nouveau pape célèbre une messe d’inauguration pour officialiser le début de son pontificat. Il choisit ses collaborateurs, définit ses priorités et commence à guider l’Église catholique, forte de 1,4 milliard de fidèles. Les décisions du nouveau pape seront scrutées, notamment sur des questions comme la collégialité épiscopale, la place des femmes dans l’Église, ou encore les relations avec les autres religions, autant de dossiers qui ont façonnés l’héritage de François.

La mort du pape François, 266e successeur de saint Pierre, et l’élection de son successeur sont la voie d’un possible tournant pour l’Église catholique. Le conclave de 2025, avec la participation historique du cardinal Chibly Langlois, sera observé de près, car il déterminera si l’Église poursuit la voie réformiste de François ou opte pour une direction différente.

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