La Caisse d’Assistance Sociale détournée de sa mission par des intérêts politiques

Initialement créée pour soutenir les étudiants et aider les personnes en situation de vulnérabilité, la Caisse d’Assistance Sociale (CAS) semble aujourd’hui désorientée, voire détournée de sa mission principale. Au regard des manœuvres politiques de plus en plus visibles, cette institution publique délaisse progressivement sa vocation sociale pour devenir un instrument au service d’intérêts partisans.

ULCC/X

Le pays traverse une crise sociale profonde, au lieu de concentrer ses ressources sur les plus démunis, la CAS est de plus en plus perçue comme un levier de clientélisme politique, au détriment de la transparence, de l’équité et de l’efficacité des aides sociales.Les soupçons d’instrumentalisation ne reposent plus seulement sur des perceptions. Deux dossiers majeurs menés par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) sont venus renforcer les inquiétudes autour du fonctionnement de la CAS.

Tout d’abord, le 2 août 2025, l’ancien sénateur Nenel Cassy a été arrêté par la DCPJ dans un hôtel de Pétion-Ville. Cette arrestation a immédiatement conduit à une perquisition dans une résidence à Delmas, où les enquêteurs ont saisi une importante quantité de documents administratifs liés à la CAS.

Parmi ces pièces : des copies et souches de chèques couvrant des subventions, primes et cartes d’alimentation, émis par la Caisse d’Assistance Sociale. Les montants en jeu sont significatifs : deux chèques isolés de 7 315 000 gourdes et 3 582 750 gourdes, datés du 18 juillet 2025, ainsi qu’un lot de 39 autres chèques totalisant 3 435 000 gourdes.

Quelques mois plus tôt, un autre événement avait déjà soulevé de graves interrogations sur la gouvernance de l’institution. Le 30 janvier 2025, c’est Élionor Dévallon, directeur général de la CAS, qui était interpellé par la DCPJ. Bien que les autorités n’aient pas encore confirmé publiquement l’ensemble des chefs d’accusation, des irrégularités financières ont été évoquées, ainsi que des liens présumés avec des groupes armés opérant dans la capitale.

Ces révélations jettent une lumière crue sur l’ampleur des dysfonctionnements qui minent la CAS. Loin de sa mission fondatrice, l’institution semble désormais vulnérable aux manipulations politiques, à la corruption et à des pratiques illicites aux conséquences désastreuses.

À l’heure actuelle, le pays est marqué par l’aggravation des inégalités sociales, la montée de la précarité et une forte dépendance des populations vulnérables aux aides publiques, le détournement de l’aide sociale au profit de calculs politiques compromet l’accès équitable aux services sociaux les plus essentiels.

FHM

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