Les déplacés face aux flambée des loyers

La crise sécuritaire qui frappe actuellement Haïti a contraint des milliers de résidents à fuir leurs foyers, notamment ceux vivant dans le centre-ville de Port-au-Prince. Face à cette situation, de nombreuses familles se sont tournées vers la location dans les hauteurs de Pétion-Ville et de Delmas. Cependant, elles se heurtent à des loyers exorbitants qui ne cessent d’augmenter, atteignant aujourd’hui jusqu’à 2 000 USD pour une simple chambre (studio), avec des restrictions strictes sur le nombre d’occupants, généralement limité à trois personnes.

L’escalade de l’insécurité a plongé des centaines de milliers de familles dans une pauvreté sans précédent, impactant gravement l’économie haïtienne. Contraintes de fuir la violence, de nombreuses familles ont quitté leurs quartiers d’origine pour se réfugier chez des proches ou dans des villes de province, souvent sans perspective d’avenir.

D’autres, espérant trouver un environnement plus sûr, ont cherché refuge dans les hauteurs de Delmas et Pétion-Ville. Mais la réalité les a rattrapées : les loyers dans ces zones sont devenus inaccessibles. Louer une simple chambre coûte désormais entre 1 500 et 2 000 USD, une situation jugée inadmissible et incompréhensible par de nombreux déplacés.

Jean Raphaël, contraint de fuir Baillergeau après des attaques répétées de gangs, témoigne :« Demander 2 000 USD pour une chambre en pleine crise est inhumain. Ce qui est encore plus choquant, c’est qu’on vous impose des restrictions sur le nombre de personnes autorisées à y vivre. »

À Pétion-Ville, la situation est tout aussi alarmante. Jessica, originaire de Carrefour-Feuilles, partage son indignation : « Ce n’est pas normal. Je suis venue ici chercher refuge après les attaques meurtrières des bandits, et on me demande 2 000 USD pour une simple chambre. Est-ce juste ? Et si c’était vous, chers courtiers, accepteriez-vous de payer autant ? »

L’explosion des prix de la location à Pétion-Ville et Delmas est un symptôme d’une crise immobilière profonde, qui s’aggrave chaque jour. D’après les informations recueillies, cette flambée des prix ne date pas d’hier, mais elle s’est intensifiée au fil des mois, en raison de la demande croissante de logements (sécurisés).

La crise sécuritaire qui alimente cette crise immobilière à des conséquences désastreuses, affectant non seulement le secteur du logement, mais aussi l’ensemble de l’économie nationale.

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