Mémoire d’un sacrifice : l’Hôpital du Canapé-Vert se soulève pour le Dr Deborah Pierre

Le personnel des urgences de l’Hôpital du Canapé-Vert est en deuil, réuni dans une profonde indignation après la perte tragique d’une collègue estimée et d’une amie chère, le Dr Deborah Pierre.

Ce 12 novembre 2024, une balle fatale a mis fin à la vie d’une jeune femme qui incarnait le dévouement et l’engagement envers Haïti. En tentant d’évacuer son père d’un quartier en proie à la violence, elle a payé de sa vie l’insécurité qui gangrène le pays. Cette mort brutale, injuste et déchirante est un coup dur non seulement pour sa famille, mais aussi pour toute la communauté médicale haïtienne.

Deborah Pierre n’était pas seulement médecin; elle était une femme de conviction, une professionnelle exemplaire et une patriote convaincue. Diplômée de l’Université Notre-Dame d’Haïti en 2013, elle avait fait le choix courageux de rester en Haïti, refusant de quitter son pays malgré des opportunités à l’étranger. Ce choix, qu’elle avait fait par amour pour sa patrie et par foi en un avenir meilleur pour les Haïtiens, aura été à la fois sa mission et, tragiquement, la cause de son décès prématuré.

Dans une note de protestation émouvante, le personnel des urgences de l’Hôpital du Canapé-Vert rend hommage à cette femme exceptionnelle, rappelant son engagement envers la médecine et envers la cause nationale. Cette déclaration n’est pas simplement un cri de douleur; elle est une demande pressante adressée aux autorités pour qu’elles agissent enfin pour assurer la sécurité des citoyens et des soignants, ceux qui se sacrifient jour après jour pour protéger et servir leur communauté.

« Nous exigeons des mesures immédiates et concrètes pour protéger les professionnels de la santé et les citoyens de ce pays qui, comme Deborah, œuvrent pour un avenir meilleur », peut-on lire dans la note. Ce message de protestation est aussi un message d’espoir, un appel pour qu’un jour, les sacrifices comme ceux du Dr Pierre ne soient plus vains. Les signataires réitèrent leur souhait d’un Haïti où les travailleurs de la santé, ces « héros de l’ombre », ne soient plus les cibles de la violence mais les moteurs d’un changement durable.

Le Dr Deborah Pierre laisse derrière elle un fils de deux ans, un mari accablé, et des collègues bouleversés. Mais au-delà de la douleur et du chagrin, cette tragédie nous interroge : combien d’autres sacrifices faudra-t-il pour que des actions concrètes soient prises ? Combien de médecins, d’infirmières, de bénévoles devront-ils périr avant que la sécurité des professionnels de la santé devienne une priorité nationale ?

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