Saison cyclonique à l’approche : Le pays peut-il encaisser un nouveau choc ?

Credit Photo : Université du Colorado / CIRA

À moins de deux mois du début de la saison cyclonique, Haïti se trouve à la croisée des crises. Alors que les prévisions annoncent une activité cyclonique intense pour 2025, le pays fait déjà face à une insécurité endémique qui a déplacé des milliers de personnes. Entre instabilité sociale et vulnérabilité climatique, la question se pose avec urgence : Haïti est-il prêt à affronter une nouvelle épreuve ?

À 58 jours de l’ouverture officielle de la saison cyclonique 2025, les prévisions du Dr Phil Klotzbach et de son équipe sont sans appel : 17 tempêtes nommées, 9 ouragans, dont 4 majeurs, et un indice ACE de 155. Des chiffres qui annoncent une saison active, potentiellement destructrice. Pourtant, une autre menace plane déjà sur le pays : l’insécurité galopante qui gangrène la capitale et d’autres régions.

Depuis plusieurs mois, l’insécurité s’est installée au cœur de plusieurs villes. Les gangs contrôlent des quartiers entiers, forçant des milliers de familles à fuir leurs maisons. Les camps de fortune se multiplient, installés sur des terrains vagues, dans des écoles ou même sur les trottoirs. Ces personnes, déjà privées de sécurité, d’eau potable et d’hygiène de base, sont les premières exposées aux risques de la saison cyclonique. Dans ce contexte, que se passera-t-il lorsqu’un ouragan frappera ces zones ? Comment évacuer ceux qui n’ont déjà plus de toit ? Où les reloger quand les abris d’urgence sont eux-mêmes devenus des cibles de la violence ?

Jusqu’à présent, le gouvernement semble impuissant face à l’insécurité, peinant à rétablir l’ordre. Mais peut-il, dans ces conditions, gérer simultanément une crise climatique majeure ? Lors des dernières saisons cycloniques, la réponse aux catastrophes a souvent été tardive, mal coordonnée et insuffisante. Le manque de ressources, d’anticipation et de volonté politique a aggravé les conséquences des tempêtes passées.

Aujourd’hui, le pays est encore plus vulnérable. Le système de protection civile est affaibli, les infrastructures sont précaires, et les centres d’hébergement sont déjà saturés par les déplacés internes. Le compte à rebours est lancé. Si rien n’est fait maintenant, la saison cyclonique pourrait ne pas être qu’une catastrophe naturelle, mais aussi une tragédie humaine amplifiée par l’inaction politique.

FHM

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